Il n’y a pas six kumitachi, il y a cinq kumitachi et ki musubi no tachi.
Ki musubi no tachi n’est pas un kumitachi ordinaire. Musubi veut dire mariage, ici donc mariage "des" ki, si cela a un sens, mais plutôt ki unifié, manifestation harmonieuse du ki, par-delà l’opposition en vérité superficielle de deux énergies qui ne sont contraires qu’en apparence.
Ki musubi no tachi est un exercice de ken qui a pour objectif de mettre le pratiquant d’Aikido sur la voie de cette recherche. C’est un exercice qui ne peut être profitable qu’au moment où l’on parvient au terme de la méthode d’apprentissage, une fois que sont maîtrisés tous les éléments fondamentaux de la pratique, et notamment les suburi du ken. Pratiquer ki musubi no tachi sans avoir au préalable maîtrisé les suburis et les kumitachi de l’Aiki ken, c’est consacrer du temps à enraciner dans les fibres du corps des erreurs qui exigeront ensuite des efforts considérables pour être éradiquées, c’est une mauvaise opération.
Pour les points techniques, on remarquera ici :
- – La prise de garde se fait en avançant, au contraire du 3ème suburi où elle se fait en reculant.
- – La puissance de rotation du premier irimi-tenkan qui permet migi awase.
- – La frappe très curieuse du tsuki, lame dirigée vers le haut : dans les suburi, tsuki n’est jamais réalisé ainsi. Cette manière de faire a sa raison d’être, mais qui n’est pas apparente dans la méthode, elle ne trouvera son explication qu’au-delà de la méthode.
- – Le deuxième irimi-tenkan est un yokomen uchi à la tête d’uchi tachi, qui vient se terminer sur son sabre. La raison précise de cette position du sabre d’uke tachi sur le sabre d’uchi tachi, en fin de course, ne pourra, elle aussi, être clairement comprise qu’au-delà de la méthode.
- – Le dernier awase enfin est particulièrement intéressant : il est impossible de dire si le sabre d’uke tachi "suit" et contrôle le sabre d’uchi tachi qui arme en jodan, ou bien si uchi tachi arme en jodan pour fuir le sabre d’uke tachi qui vient frapper sa gorge. Cette impossibilité est la plus claire expression de l’unification parfaite du ki dans cet exercice.
Philippe Voarino, juillet 2019.
Traduction
Georgian - ქართული