Dans la forme d’étude de cet exercice, tori se déplace dans un premier temps de telle manière qu’il se retrouve perpendiculaire au corps d’uke - dans ce qu’on appelle improprement la "position" hito e mi - prêt à entamer la deuxième partie du mouvement, la fameuse rotation de shiho nage sous le bras d’uke.
Il est vrai que l’ouverture hito e mi est fondamentale dans son rôle d’amorce de la rotation shiho nage, mais il est bien évident que l’exécution pédagogique qui consiste pour tori à préparer le mouvement par un positionnement à 90°, dans un temps qui précède la rotation à proprement parler, n’est possible qu’en faisant volontairement abstraction de tout autre adversaire. Et cela est valable aussi bien pour ryo kata dori que pour ryote dori ou katate dori.
En effet, si l’exercice ainsi pratiqué est sûr par rapport à l’adversaire qui saisit les épaules, il serait suicidaire avec plusieurs adversaires car il laisse le corps de tori exposé aux attaquants qui viennent sur les deux côtés.
On comprend aisément que la rotation, pour être efficace dans la vérité d’un conflit, doit toujours être immédiate, il ne peut pas y avoir de temps précédant la rotation. Le temps à 90° qui est placé par la méthode avant la rotation, est totalement artificiel, il est seulement conçu pour les besoins de l’étude et de l’apprentissage par la répétition, pour permettre à l’élève de se familiariser avec le principe d’ouverture hito e mi dans un contexte simplifié, et de le comprendre ainsi plus rapidement.
Quand on passe ensuite du travail d’étude au travail réel, cet artifice pédagogique doit disparaître, et l’ouverture hito e mi doit au contraire être pratiquée immédiatement, sans détour par une phase préparatoire, car c’est elle qui déclenche la rotation en même temps que le passage sous l’un des bras d’uke.
C’est seulement de cette manière que l’exercice illustré ici peut être efficace tout en garantissant la sécurité de tori par rapport aux quatre directions.