En toute chose il faut commencer.

On commence l’étude de la technique avec ikkyo.

Le mouvement présenté sur la vidéo est la forme de base d’ikkyo omote, la forme élémentaire. C’est l’équivalent de la lettre a dans l’alphabet. Quand elle est seule, la lettre a n’a pas de sens, ce n’est encore qu’une note de musique. C’est seulement quand on devient capable de mettre cette lettre en rapport avec d’autres lettres, pour construire des mots, que le sens apparaît.

De même ikkyo n’est pas davantage ici qu’un kihon. Comme le mot l’indique c’est la racine d’un arbre, et il faut bien que cet arbre apparaisse un jour pour que la racine trouve enfin sa raison d’être. La racine doit bien sûr être renforcée par l’étude, par l’entraînement, mais elle ne doit pas demeurer stérile, l’arbre doit surgir et grandir aussi : la vie doit produire et de même la technique doit produire ses fruits.

On ne peut pas se contenter de reproduire sans fin les techniques au sein d’une méthode, car l’Aikido est au-delà de la technique, et donc au-delà de toute méthode. La méthode est nécessaire mais ce n’est pas la finalité de l’art, il faut la prendre pour ce qu’elle est : un garde-corps au sens propre comme au sens figuré. Il faut donc se garder d’en faire un but ultime, il faut que la méthode mène à une autre dimension qu’à l’éternelle routine d’un exercice scolaire.

Le plus grand respect que l’on puisse avoir pour celui qui a créé la méthode, c’est d’utiliser cette méthode dans l’esprit qui a présidé à sa création. Et elle n’a pas été mise au point pour devenir une fin en soi, mais au contraire pour servir de tuteur et de guide à l’homme par qui la technique doit produire ses effets. Ces effets sont la manifestation de ce qu’O Sensei appelait Takemusu.