Dans le premier temps du mouvement, l’entrée de tori sur l’attaque d’uke se fait au moyen de tsugi ashi, un pas vers l’avant à partir du pied avant (attention le pas n’est pas tout droit, il est circulaire parce qu’il naît d’une rotation de l’axe du corps).

Ce déplacement amène tori en position kenka goshi au moment du contact : on voit clairement que les pieds de maître Saito sont en position carrée à ce stade, ils ne sont plus en hanmi, c’est très important.

Le deuxième temps du mouvement de tori est une rotation sur place vers l’arrière.

Il faut remarquer ici une caractéristique biomécanique qui a une grande importance également : quand un homme est en position kenka goshi (c’est vrai aussi pour hanmi) et qu’il se tourne vers l’arrière en pivotant sur la balle des pieds (c’est-à-dire sans les déplacer), il se retrouve obligatoirement en position hito e mi. On peut vérifier sur la vidéo que Maître Saito est bien en hito e mi à la fin de la rotation, juste avant d’entrer la jambe arrière vers uke.

Or c’est parfait, parce que l’ouverture de la hanche avec hito e mi est justement indispensable à cet instant pour permettre l’entrée de la jambe arrière dans le troisième temps.

Cette jambe arrière doit alors entrer profondément dans la direction d’uke pour le déséquilibrer. Maître Saito explique que commettre à ce moment l’erreur de faire un pas trop petit donne à uchi le moyen de contrer la technique.

Mais attention, c’est dans le temps de la rotation que le bras d’uke est descendu dans l’immobilisation ikkyo. Et c’est seulement quand la rotation est dans sa phase finale, et le bras d’uke parfaitement contrôlé, que tori peut enfin avancer la jambe arrière.

Avancer la jambe arrière avant d’avoir descendu le bras d’uke revient à offrir à uke les conditions d’une contre-technique.

Philippe Voarino, décembre 2019.