Un seul temps du kata ju san no jo est ici étudié, c’est le temps 12.
Ce temps 12, quand il est effectué dans le cours du kata, se présente comme une frappe sur le jo de l’adversaire, comme le montre la première partie de la vidéo qui couvre les temps 7 à 13.
Cette frappe puissante sur le jo peut surprendre dans la mesure où les armes de l’Aikido sont supposées être silencieuses (otonashi). Il est en effet clairement établi qu’on ne lutte jamais en Aikido contre l’arme de l’adversaire, c’est à dire qu’on ne la frappe pas, qu’on ne la bloque pas, qu’on ne la détourne pas, qu’on ne la touche pas.
Ces exigences de l’Aikido ont pour effet que le temps 12 (entre autres) du kata 13, serait incompréhensible si ne se trouvait en lui un sens caché (okuden).
Le sens caché des mouvements d’armes de la méthode d’Aikido apparaît seulement quand on quitte l’étude linéaire avec un seul adversaire pour aborder la pratique dans les 360° du cercle avec quatre adversaires.
Le temps 12 prend alors une dimension tout à fait différente, et c’est ce qui apparaît sur la deuxième partie de la vidéo.
Quand on passe de l’exercice linéaire à l’exercice en rotation, le mouvement du jo n’est en rien modifié, ce point est essentiel. C’est seulement le déplacement du corps qui change :
Le déplacement rotatif irimi-tenkan utilise à l’identique la technique de jo apprise dans la méthode, mais l’effet de cette technique est désormais différent. Il se matérialise par deux actions qui étaient invisibles dans le travail linéaire : quitter la zone de danger tout en frappant simultanément deux adversaires sans recours au contrôle physique de leurs armes.
Le travail linéaire, tel qu’il est développé dans la méthode, consiste pour l’essentiel à prendre des angles alternativement de part et d’autre d’une ligne d’attaque unique. Le travail rotatif consiste à entrer dans l’espace laissé libre au cœur d’une attaque menée par plusieurs adversaires selon des lignes d’attaque multiples.