Il les démontre, et on voit clairement qu’il est très concerné dans son explication par la nécessité pour les pratiquants de comprendre et de reconnaître ces différentes manières.

Pourquoi ? Parce que la technique nécessaire à projeter kokyu nage (appelé sokumen irimi nage par l’Aikikai) sera différente selon que le bras de tori est tenu de l’une ou l’autre de ces manières.

La technique nécessaire à projeter un adversaire qui tient d’une manière franche et classique, ne fonctionnera pas si la saisie est vrillée ou haute par exemple. A chaque type de saisie correspond une manière de faire particulière pour aboutir à la même projection.

Pour l’apprentissage, et pour une progression efficace, il est donc nécessaire qu’uke comprenne que l’exercice proposé dans le cadre du cours à un moment donné, l’est seulement pour l’une des saisies possibles. S’il mélange tout et attaque en utilisant indifféremment toutes les saisies possibles, il gêne évidemment tori, dans la mesure où l’on exige de lui qu’il ne pratique qu’une seule et même manière technique en réponse.

Dans une telle situation, uke, parce qu’il ne comprend pas et qu’il s’entraîne dans un esprit puéril d’opposition ou de compétition avec tori, empêche la progression de ce dernier. Il n’y a pas de bon entraînement dans ces conditions.

L’objectif de l’entraînement en Aikido n’est pas de dominer l’autre en l’empêchant d’exécuter son mouvement, c’est de comprendre comment fonctionne le principe de l’univers. Uke et tori collaborent dans cette recherche. Collaboration ne veut pas dire complaisance, ce qui est faux est faux et ne doit pas passer, mais s’opposer à ce qui est juste est une faute qui a de lourdes conséquences pour le progrès des pratiquants.

Voilà pourquoi maître Saito n’était pas content sur cette vidéo, et le faisait sentir.

Philippe Voarino, janvier 2020.