Pendant longtemps, maître Saito a enseigné le kumijo n°7 en utilisant pour forme de base le contrôle jodan (sur le coude droit d’uke). Il présentait à cette époque la projection par fauchage de la jambe droite d’uke comme une variante technique du mouvement de base.
Plus tard il a inversé cette manière d’enseigner. C’est-à-dire qu’il a décidé d’utiliser comme forme de base la projection par fauchage de la jambe, et de présenter le contrôle du coude comme une variation.
La question est pour quelle raison a-t-il ainsi inversé dans son enseignement l’ordre des deux techniques ? Nous essaierons de comprendre cela dans le dossier technique suivant.
Qu’il nous suffise ici de présenter le kumijo n°7 selon la forme de travail linéaire instaurée par la méthode :
Dans le premier temps, tori opère un retrait de la jambe avant (gauche donc), l’esprit est vers l’arrière. Dans le deuxième temps, ce mouvement de retrait disparaît, l’esprit (le zanchin) est vers l’avant. Toutefois, comme l’exercice de la méthode s’effectue en ligne, il faut "ajuster" la distance ou bien choisir de prendre un angle. C’est l’un ou l’autre si l’on veut éviter le tsuki d’uke. Si on ajuste comme montré sur la vidéo, il faut malgré tout que la tension du corps soit vers l’avant. Car le troisième temps du kumijo - que ce soit pour le coude ou pour la jambe d’uke - exige de tori qu’il se prépare dans le deuxième temps à une entrée (irimi) immédiate l’instant d’après.
Nous verrons que tous ces problèmes techniques sont essentiellement relatifs, ils sont en effet seulement liés à la démarche pédagogique de la méthode. Ils disparaissent complètement dans le mouvement réel.
Attention à une difficulté qui se trouve en revanche aussi bien dans la méthode que dans le mouvement réel : pour le fauchage de la jambe, le levier exercé par le jo de tori ne doit pas se faire droit vers l’avant, dans l’axe du genou d’uke qui est fort dans la direction naturelle de l’articulation. Le levier doit être appliqué selon une diagonale montante vers la droite. Ceci a pour effet de déséquilibrer uke en désarticulant son genou qui est faible dans cet axe non-anatomique, et ne peut pas résister.