Ce mouvement de projection est très comparable au kokyu nage du dossier précédent. A vrai dire, ude kime nage est un kokyu nage, mais c’est un kokyu nage dont le nom précise qu’il se fait avec une action sur l’avant-bras (ude) d’uke, son coude (hiji) étant mis en hyper extension par la pression née de la rotation irimi-tenkan de tori.
Comme dans les quatre exercices précédents, on vérifie donc sur la vidéo la règle immuable en Aikido qui veut que mouvement et technique naissent de cette rotation toujours identique à elle-même dans sa dynamique. Les techniques, les formes extérieures changent, mais la loi qui les génère demeure une, "eadem mutata resurgo" :
Si l’on est comme toujours attentif aux quatre directions, on constate encore une fois que le déplacement né du principe rotatif permet à tori de gagner une position de sécurité en même temps qu’il projette uke vers l’adversaire qui se trouvait sur son côté gauche ou sur son côté droit selon le sens de rotation.
Attention : c’est une erreur commune d’ude kime nage que de projeter uke tout droit, c’est-à-dire sur l’adversaire qui se trouve dans le dos de tori au départ de l’action. C’est impossible, car la rotation irimi-tenkan de tori n’est pas complète dans un tel cas, et la pression sur le coude d’uke n’est pas optimale. La rotation irimi-tenkan, à partir du moment où elle est déclenchée, doit parvenir au terme naturel de sa course, il faut absolument lui faire confiance, c’est elle qui décide de la direction dans laquelle uke doit être projeté. Il faut bien voir cela : tori ne décide rien, il applique le principe, le principe sait ce qu’il fait, et ce qui doit arriver arrive de la manière la plus juste… toujours. Voilà bien pourquoi il est nécessaire de comprendre le principe de l’Aikido.