Les explications fournies ici viennent prolonger le dossier technique intitulé "Le suburi unique du ken tai jo".
Nous avons vu dans ce précédent dossier que la lance de l’Aikido a un mode d’action bien particulier : c’est une hélice dont les deux pales agissent en complémentarité, frappant simultanément deux adversaires différents.
Ce type de mouvement procure nous l’avons dit un avantage stratégique qui permet de frapper à chaque fois deux par deux les quatre directions de l’espace.
Mais il y a également un intérêt d’ordre technique à manipuler le jo selon le principe d’une hélice opérant des rotations autour d’un axe.
En effet, le temps nécessaire à exécuter un mouvement avec une arme ne peut pas être plus long que le temps nécessaire à un adversaire pour frapper lui-même avec son arme. Cet impératif est en rapport avec la notion qui porte le nom d’awase en japonais, notion imparfaitement traduite par timing en anglais ou synchronisation en français, et dont le concept qui se rapproche le plus est peut-être celui d’harmonie.
Or, quand le jo est manipulé dans l’idée que ne frappe qu’une seule extrémité à la fois, il devient d’une trop grande lenteur, et cette lenteur empêche l’awase.
Au contraire, frapper simultanément avec les deux extrémités du jo permet très vite de constater que ces deux extrémités sont liées par une dynamique telle que l’énergie de l’une est un facteur multiplicateur de l’énergie de l’autre : l’énergie cinétique d’une extrémité du jo est liée à l’énergie cinétique de l’autre extrémité.
C’est ce qu’essaie de montrer cette vidéo, et la vignette a été choisie parce qu’elle illustre assez bien le travail en accélération complémentaire des deux extrémités du jo.