Deux égale un, cela veut dire que le suburi 2 n’est pas un exercice nouveau, sans rapport avec le suburi 1.
Le mouvement du deuxième suburi de ken tai jo est en effet élaboré à partir du mouvement du premier suburi. C’est à dire que le premier suburi est le point de départ du deuxième suburi, ou si l’on préfère, que le deuxième suburi est l’extension du premier suburi.
Puisque le premier suburi est la première partie du deuxième suburi, on doit évidemment le retrouver dans ce dernier, on doit l’y voir, la forme technique de ce premier suburi doit apparaître tout entière dans l’exécution du deuxième.
Il se trouve que dans le premier temps du premier suburi on frappe le sabre d’uchi en diagonale de la droite vers la gauche avec l’avant du jo, on ne tire à aucun moment le jo vers l’arrière.
Dès lors, dans la mesure où l’on doit retrouver ce temps du premier suburi au départ du deuxième suburi, il est impossible de commencer ce deuxième suburi en tirant le jo vers l’arrière comme on le voit faire trop souvent par des pratiquants et des enseignants qui ne comprennent pas qu’il y a entre le suburi 1 et le suburi 2 un rapport de continuité.
En Aikijo, on n’escamote jamais une extrémité de l’arme dans l’idée de frapper avec l’autre extrémité. C’est tout le contraire, c’est la frappe avec une extrémité qui permet de frapper avec l’autre. Il n’y a pas d’idée, il n’y a pas d’intention, il n’y a pas de calcul, il n’y a pas de temps pour tout cela, il n’y a que le travail de rotation d’une hélice qui se déplace dans l’espace, entraînée par les tai no henka successifs du corps. Et chaque geste trouve alors sa place juste.
Ce dossier technique est le prolongement du dossier technique précédent qui traitait le même point technique fondamental pour la pratique du ken tai jo, et de l’Aikijo d’une manière générale.