Entendons-nous bien : l’application martiale d’irimi nage ne consiste pas à saisir le col d’uke, l’application martiale est une capture de sa tête et un violent mouvement de rotation sur sa nuque, mais ce mouvement est bien trop dangereux pour être pratiqué à l’entraînement.

Répétons encore ici que l’objectif martial d’irimi n’est pas le nage, la chute, l’objectif est de mettre hors d’état de nuire un adversaire, et sa chute est tout à fait secondaire.

A l’entraînement en revanche, l’objectif est de développer un puissant mouvement du corps capable de provoquer la chute du partenaire. Pour acquérir ce mouvement, il est nécessaire de pratiquer en saisissant le col d’uke. Saisir le col est le moyen pour tori de connecter uke à son ventre (hara) et de l’alléger afin de rendre son déséquilibre plus facile et sa chute inévitable.

Cette manière de faire permet en outre de travailler en toute sécurité en évitant de blesser uke. Car il ne faut pas oublier que ce qu’on appelle par commodité la chute d’uke sur irimi nage est en réalité un brise-chute. A l’entraînement toute chute est un brise-chute, tori laisse la possibilité à uke de préserver son intégrité physique par une technique de fuite qui consiste à amortir la chute. Au contraire, quand la technique est appliquée martialement la possibilité d’échapper par un brise-chute n’existe pas.

Maître Saito expliquait qu’O Sensei se mettait en colère quand les élèves faisaient irimi nage à l’entraînement sans saisir le col du keikogi d’uke.