Un homme tient sur ses deux jambes. Idéalement, le poids du corps est réparti de manière égale entre les deux jambes. Il ne doit pas y avoir plus de poids sur une jambe que sur l’autre.
C’est grâce à cette disposition permanente équilibrée qu’il est possible de se déplacer instantanément aussi bien à partir de la jambe avant qu’à partir de la jambe arrière.
En Aikido, le déplacement s’effectue toujours dans un cercle. Cela n’est pas une vue de l’esprit, c’est parfaitement concret.
Le cercle est en effet découpé en quatre cadrans, quatre secteurs d’angle de 90° chacun, ce sont les quatre âmes du déplacement (shikon). On va toujours du centre vers chacun de ces cadrans de la même manière : en rotation. Il n’y a en effet qu’un seul esprit (ichi rei), mais la rotation possède comme Janus deux visages : elle peut tourner vers la droite (dextrogyre) ou vers la gauche (sinistrogyre).
La position triangulaire hanmi est l’origine du mouvement (san gen). Selon que hanmi est à gauche ou à droite, et selon que la rotation est dextrogyre ou sinistrogyre, le mouvement sera initié soit par la jambe avant, soit par la jambe arrière.
Dans le dossier précédent (La stratégie), la technique kote gaeshi était exécutée en initiant le mouvement avec la jambe arrière. Cela nous a permis d’emprunter l’une des deux directions de déplacement possibles dans le cadran considéré.
Mais il est tout à fait possible - dans la même situation - de débuter le mouvement à partir de la jambe avant. Il suffit pour cela que la rotation soit déclenchée en sens inverse. Et cela nous donne alors une deuxième direction de déplacement. C’est cette seconde direction possible, dans le même cadran, qui est montrée sur la vidéo :
Deux possibilités de déplacement à chaque fois dans chacun des quatre cadrans, cela veut dire qu’il existe à tout moment huit directions pour agir dans le cercle (hachi riki).
Ichi rei, shi kon, san gen, hachi riki, tout l’Aikido est là.