Erreur

Quand vous êtes saisi aihanmi katate dori, si vous tentez de faire ikkyo en restant sur la même ligne, votre dos est vulnérable à une attaque venant en même temps de l’arrière.

C’est parce que vous ne pouvez pas savoir ce qui se passe dans votre dos que chaque technique d’Aikido vous oblige continuellement à prendre des angles (kakuto) pour quitter la ligne d’attaque. La magie de l’Aikido — et ce point est très remarquable — c’est que le déplacement nécessaire pour déséquilibrer l’adversaire et réaliser une technique, ici ikkyo omote, est à chaque fois celui qui convient aussi pour éviter une attaque arrière et une attaque sur les côtés.

Ici, au moment où vous percevez la menace sur votre flanc droit, ikkyo omote vous expose et n’est plus approprié à la situation car trop dangereux ...

... alignez alors vos orteils avec ceux d’aite et pivotez dans son dos en utilisant la forme ura d’ikkyo. Aite sera votre bouclier.

C’est un mal nécessaire que le débutant aborde l’étude des formes de manière conventionnelle. Car il doit acquérir des connaissances techniques élémentaires, et il n’y parviendra pas sans un travail méthodique, encadré, un peu scolaire, à dire vrai bien éloigné encore de ce que propose l’Aikido.

Ce travail exige d’uke une grande honnêteté et une neutralité bienveillante. Uke n’est pas là pour empêcher délibérément. Il n’est pas là non plus pour faire à votre place. Il est là, tout simplement, comme la barre devant l’haltérophile. En ce sens, il n’est pas l’adversaire qui veut vous détruire, mais l’ami qui vous permet d’apprendre. Ne transformez pas l’entraînement en un absurde test de force. L’ennemi, le vrai, viendra peut-être un jour vérifier ce que vous avez appris.

Quand les bases techniques sont acquises, vers le niveau du 3ème dan, le temps est venu pour le pratiquant de s’orienter progressivement vers une méthode d’entraînement où la technique n’est plus déterminée avant l’exécution, mais où la forme technique surgit au contraire spontanément, comme une conséquence nécessaire de la situation, sans qu’il y ait intention ou préméditation de sa part. En un mot il reste encore à l’étudiant à ce stade à devenir libre. L’Aikido ne convient pas aux hommes pressés. C’est une longue route.

Etre libre ce n’est pas faire à sa fantaisie ce qui passe par la tête, c’est reconnaître les lois de l’Univers, les accepter et les laisser librement s’exprimer à travers le corps. C’est un art. C’est le travail d’une vie.