Maai et awase sont deux dimensions de l’étude qui n’existent pas tant que l’on s’entraîne seul, et qui apparaissent seulement avec uchi tachi, avec l’autre donc.

C’est l’autre qui donne naissance au temps (timing), à l’espace (distance) et à l’harmonie (synchronisation), rien de tout cela ne serait possible sans lui. L’autre est donc nécessaire à notre progression. Toutefois il l’est pour autant que ses attaques sont véritables et justes. Un shomen, par exemple, porté sans intention de toucher, avec une distance fausse, n’exige pas de celui qui le reçoit un quelconque mouvement d’harmonisation. Pour que le mouvement naisse et que l’étude soit bénéfique, il est donc indispensable que le maai de l’attaque soit juste, et l’intention de toucher réelle. C’est alors seulement que l’awase peut apparaître à son tour. La vitesse d’exécution en revanche n’a aucune importance, c’est un problème secondaire, et il ne faut surtout pas en faire une priorité de l’étude.

L’entrée dans l’attaque adverse (ici gyaku yokomen, cf. Au-delà de la méthode 103) doit également être exécutée dans le respect du maai, c’est-à-dire pour toucher vraiment, sans quoi la suite du mouvement devient incohérente.

Pour le dire en deux mots, si le maai n’est pas correct, le mouvement ne peut pas apparaître, si l’awase n’est pas correct, le mouvement est voué à l’échec.

Philippe Voarino, août 2018.