Un défaut classique chez les débutants quand ils frappent yokomen, que ce soit avec un sabre ou avec un jo, consiste à faire de larges moulinets à gauche et à droite. L’origine de ce défaut se trouve dans la mauvaise utilisation des mains qui doivent, pour un mouvement correct, s’ouvrir et se fermer alternativement, ce qui permet de monter l’arme au plus près du corps et de l’abattre au plus vite.

Ce manque de dextérité typique dans l’utilisation du jo a pour conséquence une moindre efficacité de l’arme, elle exige d’autre part un espace d’exécution beaucoup plus important. On peut constater sur la vidéo que ce besoin d’espace devient un problème dans un contexte martial où le nombre des attaquants réduit précisément l’espace à la portion congrue. Une attaque multiple est de telle nature que c’est à chaque fois dans un trou de souris que tori doit entrer (irimi-tenkan), et il ne peut le faire si la technique proprement dite n’est pas parfaite.

Voilà pourquoi la pratique des suburi doit normalement être maîtrisée avant que le pratiquant ne s’engage dans l’étude des awase. Le yokomen du jo ou du sabre est un mouvement difficile qui est souvent exécuté de manière imparfaite. Dans le contexte du 4ème ken tai jo (dans sa version martiale telle que présentée dans le dossier #92) on voit clairement quelle serait la sanction d’un yokomen mal fait.

Philippe Voarino, mai 2018.