On notera, comme dans les dossiers précédents, que ce n’est pas autre chose que le déplacement de tai no henka qui permet de réaliser ce mouvement d’immobilisation.

L’entrée sous le bras d’uke, accompagnée de l’atemi, sont accomplis dans la moitié « irimi » du déplacement. La descente d’uke au sol est accomplie dans la moitié « tenkan » du déplacement.

Qu’on excuse cette manière schématique de décrire un processus qui ne peut pas en réalité être réduit à cette dualité simpliste. Il n’est pas possible en vérité de dissocier l’«irimi » du « tenkan » dans l’irimi-tenkan, c’est toute la raison d’ailleurs du trait d’union. Irimi-tenkan n’est pas décomposable en ses parties. Le Tout est Un, c’est-à-dire qu’il est unifié dans le jeu complémentaire d’aspects indissociables d’une même énergie. Pour dire les choses simplement, il n’y a pas une entrée et une rotation, il y a une rotation qui est à la fois l’entrée et la conclusion du mouvement. C’est cela aiki : l’énergie unifiée, et non pas, comme on entend souvent dire de l’Aikido, la voie de l’union des énergies, ce qui n’a aucun sens.

Encore une fois, il faut répéter qu’aucun mouvement d’Aikido n’est possible sans l’utilisation d’irimi-tenkan, parce qu’irimi-tenkan, par la puissance de rotation qui est mise en œuvre, est le seul moyen de déséquilibrer aisément un adversaire, et qu’il n’y a pas de mouvement d’Aikido sans déséquilibre de l’adversaire. Il n’y a pas non plus d’autre moyen qu’irimi-tenkan pour agir en sécurité par rapport aux différentes directions.

Philippe Voarino, septembre 2017.