A partir de la position hanmi gauche (hidari hanmi), il n’y a que deux manières de déplacer le corps vers l’angle arrière droit :
- soit au moyen d’une rotation dans le sens contraire des aiguilles d’une montre, qui commence avec le pied arrière,
- soit au moyen d’une rotation dans le sens des aiguilles d’une montre, qui commence avec le pied avant :
Il n’y a pas d’autre manière, en Aikido, de se déplacer dans cet angle à partir de hidari hanmi.
Selon que l’une ou l’autre de ces deux possibilités est choisie, des techniques différentes se présentent.
Il faut toujours garder à l’esprit qu’en Aikido le déplacement est premier, la technique est seulement une conséquence, une circonstance, elle est secondaire au sens propre du terme.
La technique irimi nage qui est illustrée sur la vidéo est ainsi une de celles qui se présentent naturellement quand la rotation est opérée à partir de la jambe avant :
Voir clairement qu’il n’y a à chaque fois que deux directions de rotation pour aller dans chacun des trois angles fondamentaux qui sont ouverts au déplacement de tori, permet de comprendre le sens de l’expression roppo.
Roppo en effet veut dire six directions, hanmi veut dire la moitié du corps. Les deux expressions n’ont pas le même sens, mais elles sont complémentaires. En effet, quand le corps est ouvert de moitié dans la position caractéristique de l’Aikido que l’on appelle hanmi, alors il peut se déplacer en rotation dans six directions différentes organisées deux par deux de manière complémentaire dans les trois angles. Roppo c’est le terme qui est utilisé pour indiquer les six chemins que l’on peut emprunter à partir de la position hanmi. Roppo n’est donc pas une position, même si le mot est parfois utilisé improprement dans ce sens.
Hanmi en revanche est une position, c’est même l’unique position en Aikido. Ce qui fait l’intérêt de hanmi par rapport à toute autre disposition possible des pieds, c’est qu’elle est la seule position qui ouvre le corps dans les six directions, et qui lui permette de se déplacer immédiatement dans ces six directions. Immédiatement cela veut dire sans passer par un temps intermédiaire quelconque.
Cette particularité est capitale, c’est la clef de la mobilité, et c’est la raison pour laquelle O Sensei a adopté la position hanmi dans les années 1920, en rompant ainsi avec le Daito ryu qui ne l’utilise pas, en tout cas pas de manière systématique.
L’Aikido est né de hanmi, et sans hanmi il n’y a pas d’Aikido. Seule hanmi ouvre la porte des six directions. Aussi longtemps que ces six directions ne sont pas visualisées clairement, il est impossible de se déplacer comme le faisait O Sensei et comme l’exige l’Aikido.