Entre Ciel et Terre
Le troisième suburi de l’aiki-ken demande à l’étudiant d’adopter dans un premier temps la garde chudan no kamae, puis de changer sa position à partir de là pour prendre la garde waki no kamae, et enfin de frapper shomen uchi à partir de cette dernière garde
On notera que ce changement revient à passer d’un hanmi à droite (migi hanmi) à un hanmi à gauche (hidari hanmi). Il faut veiller avec soin au hanmi dans cette garde waki no kamae, car il est courant de la transformer en une garde "de profil", pieds parallèles, qui n’est plus de l’Aikido. Dans la mesure où waki no kamae respecte au même titre que chudan no kamae la position hanmi, on peut dire sans crainte de se tromper qu’il s’agit bien là d’une position d’Aikido, et c’est pourquoi on la trouve dans la méthode d’enseignement de maître Saito. La vidéo montre le déroulement de cet exercice :
Il ne semble pas toutefois qu’O Sensei ait beaucoup utilisé cette position qui est un grand classique des écoles de sabre japonaises. Et je profite de cette remarque pour indiquer que la photo ci-dessous d’un entraînement à Iwama avec Morihiro Saito n’a rien à voir avec waki no kamae. Il s’agit d’une coupe montante, initiée vraisemblablement à partir de la position chudan no kamae, et après retournement de la lame et ouverture du corps vers le côté gauche, une des techniques favorites d’O Sensei :
Dans le passage de chudan no kamae à waki no kamae, le sabre se retrouve un instant au-dessus de la tête, dans un alignement vertical parfait avec la colonne vertébrale, comme une antenne, un symbole de l’union du Ciel et de la Terre à travers l’homme et à travers son sabre, le fameux pont du Ciel :
Ce troisième suburi du ken est par ailleurs un excellent exercice respiratoire. L’inspir s’effectue dans la phase d’armement du sabre jusqu’à la position waki no kamae, l’expir se place dans la frappe shomen, c’est lui qui se transforme en kiai dans la phase finale.