Voyager c’est bien, mais voyager au milieu d’un mouvement d’Aikido est un bad trip, un mauvais voyage, qui empêche la réussite de la technique et met tori en danger.
Le niveau de connaissance d’un pratiquant d’Aikido, et sa compréhension du principe qu’il met en œuvre, se donnent à voir par le tracé de son corps dans l’espace. Ce tracé est nécessaire et rigoureux, il obéit à des lois inexorables. Tori ne peut pas mettre un pied en dehors du chemin qui est le sien dans le déroulé d’une technique. S’il le fait, il ne fait pas d’Aikido.
Il existe une règle de base : tout mouvement d’Aikido est une rotation dont tori est le centre. Tori doit donc prendre - selon un déplacement immuable, toujours identique à lui-même - le centre du mouvement et l’occuper jusqu’au moment où ce dernier prend fin. S’il quitte aussi peu soit-il le centre de rotation de la technique, et quelle que soit par ailleurs l’élégance de sa gestuelle, tori commence à voyager. Son mouvement devient flottant, la dynamique Aiki est rompue et il s’expose à la résistance d’uke ainsi qu’à ses contre-techniques éventuelles, il s’expose également aux frappes d’autres adversaires, ce qui est plus dangereux encore.
La vidéo qui suit insiste sur cet aspect des choses :
Pour ce qui concerne la technique à proprement parler, on voit qu’il s’agit ici de kote gaeshi.
Kote gaeshi peut être réalisé de deux manières : soit en saisissant la main d’uke par-dessus, soit en la saisissant par-dessous. Dans le cas présent, c’est la saisie par-dessous qui est utilisée :
Attention :
Cette saisie par-dessous doit être réalisée dans la même forme de levier que lors de la saisie par-dessus. C’est-à-dire de telle manière que soit transmise identiquement à l’avant-bras d’uke (kote) la vrille qui entraîne sa chute. Que la main d’uke soit saisie par-dessus ou par-dessous, les points d’appui de la pression exercée sur sa main sont les mêmes, c’est pourquoi la vrille est identique. Il est important de bien comprendre cela sans quoi la technique ne peut fonctionner.