Dans cette situation, la main de tori qui saisit la main d’uke le fait bien dans la forme de kote gaeshi, et le mouvement qui est transmis au corps d’uke est bien celui de kote gaeshi, c’est pourquoi la technique est appelée kote gaeshi.
Cependant, la seconde main de tori n’est pas en mesure de défaire la saisie d’uke. Au lieu de se poser sur le dos de la main d’uke, elle vient donc appliquer à la tête le mouvement de kote gaeshi. Par conséquent, il ne s’agit pas d’une frappe directe linéaire, il s’agit d’enrouler la tête et le cou d’uke dans la forme de kote gaeshi pour le projeter au sol.
Au-delà de ces détails techniques, le point le plus fondamental reste le déplacement, toujours rigoureusement fidèle à la spirale d’O Sensei, et qui permet dans ce cas, comme à chaque fois, deux actions essentielles et simultanées :
- déséquilibrer uke (je rappelle qu’aucune technique d’Aikido ne peut fonctionner sans le déséquilibre d’uke, et qu’on ne déséquilibre pas un uke solide sans un puissant déplacement de tout le corps)
- disparaître du point de convergence des attaques venues des différentes directions, tout en agissant sur les différents adversaires (ce qui porte en Aikido le nom d’irimi).
Philippe Voarino, février 2017.