KUMIJO n° 7 selon les quatre directions
Quand le kumijo n° 7 est pratiqué en ligne, dans le cadre de la méthode, il est composé de trois temps : contrôle gedan en reculant, contrôle chudan en reculant, fauchage de la jambe droite d’uchi jo en avançant.
Il existe une variante (henka waza) de ce kumijo, régulièrement enseignée, qui consiste à contrôler le coude droit d’uchi jo dans le dernier temps, au lieu de faucher sa jambe droite.
Il est intéressant de noter que dans les années 1980, quand je suis allé pour la première fois à Iwama, maître Saito faisait le contraire : il utilisait comme forme de base le contrôle du coude, et comme variante le fauchage de la jambe.
Je me suis longtemps demandé pourquoi il avait par la suite inversé cet ordre.
La raison de cette inversion apparaît seulement si l’on comprend que le kumijo n°7 n’est pas composé de trois frappes mais de quatre en réalité. Le fauchage de la jambe et le contrôle du coude sont deux aspects du même mouvement : quand l’extrémité gedan du jo fauche la jambe, l’autre extrémité est nécessairement jodan et contrôle alors le coude, mais pas du même adversaire évidemment, ainsi qu’il est démontré dans la vidéo.
Maître Saito était dans l’impossibilité matérielle d’enseigner le mouvement complet dans le cadre de la méthode, puisque ce dernier n’aurait aucun sens avec un seul adversaire (si l’on fauche la jambe d’uchi et qu’il est par terre, on ne peut plus contrôler son coude). Aussi imagina-t-il de décomposer le dernier mouvement, d’enseigner sa première partie comme une base et sa seconde partie comme une variante. Ce faisant, il était parfaitement logique d’enseigner comme base (en option 1) le fauchage de jambe, et comme variante (en option 2) le contrôle du coude, puisque cet ordre est l’ordre chronologique dans lequel se présentent les deux techniques dans la réalité du kumijo exécuté selon les quatre directions, avec plusieurs adversaires. CQFD.
Notons que se comprend alors au passage cette apparente étrangeté de la méthode : retirer l’extrémité gedan du jo, qui était pourtant (maai) en position de frapper immédiatement uchi, et choisir plutôt de frapper son coude avec l’autre extrémité, au terme d’un parcours bien plus long, et en dépit de toute logique martiale.
Philippe Voarino, novembre 2016.