Gros plan sur le principe de déplacement de l’Aikido - KAITEN NAGE
Exemple dans le quartier avant droit du cercle. Application sur un départ du pied avant : kaiten nage.
La vidéo ci-dessus (aihanmi katate dori kaiten nage) est l’application du principe qui a été longuement expliqué dans « Au-delà de la méthode #28 ».
Première possibilité, à partir de hidari hanmi, pour aller dans le quartier avant droit du cercle : un départ du pied avant.
On constate – dans un premier temps – que le déplacement du pied avant (gauche) en rotation vers la droite de tori (pour frapper l’adversaire qui vient à droite) est bien la seule manière de déséquilibrer uke vers sa gauche. Il se trouve que ce déséquilibre d’uke est indispensable à l’exécution correcte de kaiten nage.
On constate – dans un deuxième temps – que la rotation du pied arrière (droit), qui suit le mouvement du pied avant, le fait nécessairement dans l’angle idéal de descente du bras d’uke pour kaiten nage.
Ce dernier élément est particulièrement intéressant parce qu’il est en parfaite conformité avec un enseignement fondamental de la méthode de maître Saito : pour kaiten nage, la descente du bras doit s’effectuer dans un angle à 45° avec le corps d’uke.
On réalise alors que ce qui donne à la fois le déséquilibre initial d’uke et l’angle de descente idéal de son bras n’est pas une décision issue du cerveau de tori qui choisirait de « prendre tel ou tel angle » parce qu’il a appris cela.
Non, l’angle est donné par la rotation du corps dans son ensemble en vertu du principe irimi-tenkan. Autrement dit – et ceci est essentiel – l’application pure et simple du principe de déplacement induit tous les fondamentaux nécessaires à l’exécution idéale de la technique.
Ceci a une conséquence capitale sur le plan martial : tori n’a pas besoin de réfléchir. Il lui suffit en effet de respecter le principe de déplacement pour être sûr que tous les éléments techniques qui vont suivre le feront de la manière la plus parfaite possible, sans qu’il se trouve à aucun moment dans la nécessité de penser. Or précisément, dans le combat, on n’a pas le temps de penser, les situations extrêmes exigent des réponses immédiates. L’Aikido offre cette voie immédiate, débarrassée de toute pensée perturbatrice : c’est irimi- tenkan.
La deuxième possibilité d’action, à partir de hidari hanmi, pour aller vers le quartier avant droit de tori, mais avec un départ du pied arrière cette fois, sera étudiée dans « Au-delà de la méthode #30 ».
Philippe Voarino, février 2016.