Le premier kumijo est présenté sous sa forme linéaire classique et complète dans le dossier #114 (Lentement on apprend).
Les deux premières directions sont étudiées dans le dossier #115 (Kumijo # 1 – directions 1+2).
Nous étudions maintenant les directions 3 et 4.
Les quatre directions seront présentées dans leur totalité dans le dossier suivant #117.
Pierre Chassang insistait beaucoup sur l’égalité suivante qu’il a dû écrire dans sa vie des milliers de fois au tableau des dojos d’Aikido :
irimi = irimi-tenkan.
Que veut dire cela ? Et bien, que l’entrée (irimi) en Aikido n’est possible que dans la mesure où elle est lancée par le mouvement d’effacement (tenkan) : ce qui se voit n’est possible que par l’action de ce qui ne se voit pas.
J’espère n’offenser aucun féministe en rappelant l’adage qui dit que derrière chaque grand homme se cache une femme. C’est un peu de cela qu’il s’agit, irimi brille au soleil parce que tenkan agit dans l’ombre, et la part de l’ombre est déterminante. La grandeur n’est pas unilatérale, elle est partagée. Dans cet équilibre, la femme est généralement à l’abri d’un travers qui touche beaucoup d’hommes : le besoin de paraître. Tenkan n’est pas apparent, mais c’est un principe fondamental de l’action d’Aikido.
Sur le plan pratique, le mouvement tenkan d’une hanche propulse donc en irimi la hanche opposée.
Mais, par cette action même, il se trouve que la rotation tenkan permet aussi au corps de quitter immédiatementla ligne d’attaque des armes adverses. Et c’est tenkan seulement qui permet cela.
C’est aussi tenkan mieux que toute autre action qui permet au corps de trouver sa position à une distance idéale (maai) des adversaires (ni trop près ni trop loin).
Philippe Voarino, janvier 2019.