Une femme qui veut être attrapée commence par s’enfuir. Si l’on veut être connu, il faut commencer par se cacher. Chaque élément de l’univers est mû par son contraire, parce que ce contraire est en même temps son complémentaire, et que l’harmonie ne peut être que le résultat d’un équilibre entre deux pôles. En Aikido, les deux hanches sont dans cette relation.
Si l’une des deux hanches peut-être dans un mouvement irimi, c’est parce que l’autre hanche est dans un mouvement tenkan. O Sensei nous met sur cette piste en donnant l’indication qu’il faut considérer en premier lieu la hanche extérieure (cf. Au-delà de la méthode #107). C’est en effet la hanche extérieure qui permet à la hanche intérieure d’être irimi.
La hanche tenkan peut être la hanche avant ou la hanche arrière, la hanche irimi peut être la hanche avant ou la hanche arrière, mais la hanche extérieure est toujours tenkan, la hanche intérieure est toujours irimi.
Une hanche ne peut être correctement mobilisée en rotation que dans la mesure où le sentiment est placé sur la hanche extérieure symétrique. C’est une loi, au même titre que e = mc². Pour entrer vite dans un sens, il faut penser à sortir vite dans l’autre.
Bien évidemment, ce ne sont pas les hanches qui tournent, c’est l’axe central du corps, occupé par la colonne vertébrale. Les hanches ne font que suivre, et c’est de cette manière que naît le sentiment de légèreté, presque d’apesanteur qui facilite le déplacement en rotation, à la manière d’une toupie. Les appuis sont les racines du corps dans le sol, ils sont seulement nécessaires au moment de la frappe ou de la projection, et sont au contraire un handicap pour le mouvement, même dans la chanson de Brassens un arbre a du mal à se déplacer.
Philippe Voarino, septembre 2018.