Les professeurs corrigent souvent les débutants qui font de larges moulinets avec leur sabre de part et d’autre de leur tête, en expliquant que la saisie des mains doit être souple et qu’il ne faut pas "porter" le sabre, mais plutôt l’accompagner. Ce n’est pas pour des raisons esthétiques, c’est parce que le sabre ne peut pas couper avec rapidité et puissance s’il n’est pas manipulé au plus près de l’axe corporel.

Mais il y a une autre raison encore, et c’est la suivante. 

Au milieu des attaques de plusieurs adversaires, il y a juste la place nécessaire pour le corps d’aite, à la condition toutefois que celui-ci prenne sa place juste. Dans l’art martial il n’y a pas de place pour les gestes inutiles, et il n’y a pas non plus de temps pour les exécuter. Car l’épaisseur qui sépare la victoire de la défaite, la vie de la mort, est celle d’une feuille de papier. C’est dans cet espace étroit et dangereux comme le bord d’un précipice que se déplace uke tachi :

La vidéo montre qu’au milieu des sabres qui s’abattent il est possible de couper à chaque fois sans être coupé :

Pour parvenir à cela cependant, ni uke tachi ni son sabre ne doivent croiser les lignes d’attaques des sabres adverses. Or le sabre d’uke tachi croise inévitablement ces lignes d’attaques s’il n’est pas manipulé près de l’axe du corps, qui est occupé dans le même temps à accomplir ses rotations selon irimi-tenkan.