Cette séquence 9+10+11 de la pratique avec partenaire du kata 31, est séparée de la séquence 4+5+6 (cf. au-delà de la méthode #122 par les deux frappes 7 et 8, qui sont effectuées dans le vide, par rapport à des adversaires imaginaires arrivant dans le dos d’uke jo. C’est pour cette raison que la séquence débute en ken no kamae hidari hanmi.

Nous sommes là dans la méthode pure. A Iwama, maître Saito avait écrit les différentes séquences du kata 31 sur une planche en bois, qui accompagnait chaque séance d’entraînement au jo. Il la plaçait au pied d’un gros buisson d’azalées, c’était un aide-mémoire portatif, si je retrouve la photo que j’en ai prise, je la mettrai prochainement sur le site.

Ces notions de séquences, de kata, etc. sont étrangères à l’Aikido, elles sont artificiellement mises en place pour permettre l’apprentissage. Elles sont habituellement travaillées en kotai (travail lent et carré), et maître Saito tenait tout particulièrement à ce que ces exercices soient exécutées de cette manière. C’est une erreur de penser qu’il suffit de répéter ces formes en ki no nagare (travail fluide) pour faire véritablement de l’Aikido. L’Aikido est au-delà de ce genre d’exercice. Entre l’apprentissage de l’Aikido et l’Aikido, il y a un saut qualitatif, un espace doit être franchi d’une manière ou d’une autre, et tant qu’il n’est pas franchi l’Aikido n’est pas là.

Philippe Voarino, mars 2019.