Voici la fameuse planche qui accompagnait nos entraînements au san ju ichi no jo à Iwama, il y a plus de trente ans déjà. Elle fut une aide précieuse pour des centaines d’uchi deshi au fil des années, et a été prise en photo bien des fois. J’espère que quelqu’un l’a préservée après la mort de maître Saito et lui a évité de finir au feu, en remerciement de ses bons et loyaux services.

Je remercie Paata Javakhishvili qui m’a envoyé cette photo, et qui m’a ainsi évité de rechercher dans mes tiroirs l’exemplaire que j’ai d’une époque où le numérique n’existait pas encore.

Il est donc possible de relier les séquences 1-3, 4-6, et 9-11 pour faire une séquence plus longue de 1 à 11 (celle qui porte un sparadrap sur la photo). Mais il est important en faisant ce genre d’exercice de ne pas perdre de vue le caractère parfaitement conventionnel d’un tel travail. Sur un champ de bataille, on ne porte pas onze frappes de suite à la même personne, et encore moins trente et une. On a reçu bien avant cela un coup sur la tête par derrière. Sur un champ de bataille, chaque coup doit toucher un adversaire différent, c’est la seule manière de quitter en permanence, de manière sûre et efficace, la position qu’on occupe. C’est pour cela que le déplacement ne peut être que rotatif.

Philippe Voarino, avril 2019.