La différence avec le tachi dori précédent (Au-delà de la méthode #52) réside dans le sens de rotation de l’irimi (entrée).

Tori se rend bien dans le même quartier avant gauche du cercle, mais il y va cette fois à l’aide d’une rotation qui est à l’inverse des aiguilles d’une montre.

Bien que ce kokyu nage s’appelle de la même manière sokumen, le fait que le sens de rotation de tori soit ici inversé a une conséquence mathématique sur l’angle dans lequel uchi tachi est projeté : dans ce cas, l’angle de projection se situe, comme on peut le voir, à 180° de l’angle utilisé dans le tachi dori #1.

Cette rotation d’irimi en sens contraire des aiguilles d’une montre peut s’effectuer à partir de la position hidari hanmi, aussi bien qu’à partir de la position migi hanmi.

Si la position hidari hanmi se trouve au départ du mouvement, il est évidemment nécessaire d’ouvrir le corps vers la gauche avec hito e mi, afin de permettre le passage dans l’angle avant gauche de la jambe arrière (droite).

En revanche, si c’est la position migi hanmi qui se trouve au départ, la jambe droite n’est pas empêchée par la partie gauche du corps, et elle est alors libre de se rendre directement dans cet angle avant gauche : hito e mi, dans ce cas, n’existe donc pas.

Ceci est la démonstration qu’hito e mi n’est pas le principe d’action de l’Aikido, car il ne peut exister un mouvement d’Aikido dont le principe d’action serait absent. Le principe d’action est nécessairement présent dans chaque mouvement d’Aikido. Si hito e mi peut être présent ou pas selon les circonstances du mouvement, c’est qu’il ne s’agit là que d’une conséquence du principe d’action. Ce n’est qu’une manifestation du principe, un de ses aspects si l’on veut.

Penser qu’hito e mi est le principe d’action de l’Aikido est une erreur facile à commettre, et je l’ai bien-sûr commise moi-même pendant un temps. C’est précisément parce que j’ai moi-même traversé toutes les erreurs classiques des pratiquants d’Aikido, parce que toutes ces erreurs ont été les miennes, que je suis capable aujourd’hui de les reconnaître pour ce qu’elles sont.

Philippe Voarino, novembre 2016.