Aujourd’hui hidari awase n’est plus pratiqué comme cela. Comment est-il donc enseigné désormais ?

C’est très simple : supprimez les photos 4 et 5 :

La connaissance du temps de la frappe (4-5) qui manque, a été perdue après O Sensei, ce temps a été décalé sur le temps suivant (6). Et nous butons une nouvelle fois sur le problème déjà relevé pour hidari awase au jo, dans Aiki jo #1 : dans un tel cas, la frappe ne s’effectue plus grâce à la rotation des hanches, mais par le seul effacement de la hanche droite vers l’arrière. Or cet effacement est incapable de délivrer une puissance quelconque.

Le temps 6 n’est pas celui de la frappe car à ce moment la frappe est déjà terminée, le temps 6 est celui du retour à la position hanmi (hidari hanmi ici) :

Tout ce qui a été écrit dans Aiki ken #12 pourrait être écrit de nouveau ici, et nous invitons donc le lecteur à se reporter à ce dossier.

Les déplacements de hidari awase et migi awase au ken sont en effet analogues.
Attention cependant, ils ne peuvent pas être symétriques puisque le départ est le même dans les deux cas, la garde seigan, c'est-à-dire migi hanmi :

  • Alors que migi awase est une sortie à droite avec la jambe avant (droite), hidari awase est une sortie à gauche avec la jambe arrière (gauche).
  • Alors que migi awase part de migi hanmi pour finir en migi hanmi, hidari awase part de migi hanmi pour finir en hidari hanmi.
  • Migi awase : la hanche directrice de la coupe est la hanche droite, la poussée part de la jambe droite.
  • Hidari awase : la hanche directrice de la coupe est la hanche gauche, la poussée part de la jambe gauche.

Cette symétrie se comprend bien puisque la rotation des hanches est inversée dans les deux attaques.

Nous avons déjà vu pourquoi c’est la hanche arrière qui est directrice dans les deux cas, et nous renvoyons une fois encore à Aiki ken #11, dossier fondamental pour comprendre le rôle d’irimi-tenkan dans l’inversion des hanches.

Notons encore, sur les photos comparées ci-dessous, l’identité du déplacement entre ken hidari awase et jo hidari awase (cf. Jo awase #1), à partir du temps de la frappe. Cet élément doit également être pris en compte dans le cadre d’une bonne compréhension de la notion de riai :

Philippe Voarino, mars 2014.